Le “Syndrome de Tasmanie”, suite…
Ceci est la suite du post précédent. L’histoire de la Tasmanie, pour faire court , est celle d’un peuple qui, il y a plusieurs milliers d’années avait développé des outils plutôt sophistiqués pour assurer la vie au quotidien. Autre point intéressant, ce peuple se nourrit à 20% de poisson. Il s’agit donc, selon toute probabilité, de gens qui maitrisent bien les techniques de la pêche. La fonte de glace (find periode glaciale) entraîne l’élévation du niveau de la mer (100 mètres). Du coup, leur territoire se trouve séparé du continent. Les habitants y vivent donc en autarcie pendant ~12.000 ans. Leur mode de vie évolue différemment de celui de ceux restés sur le continent. Au 18ème siècle quand les premiers explorateurs européens accostent cette île, qui sera appelée la Tasmanie, que découvrent-ils? Eh bien, des gens qui ne mangent plus de poisson et qui ne savent plus pêcher. Ils observent également que le niveau de technicité des outils a drastiquement baissé. Bien que les deux phénomènes ne soient pas forcément liés, ils illustrent la même idée : l’activité maintien et développe le savoir-faire et les ressources nécessaires. L’une des explications que donnent les ethnologues au sujet de la “dégradation” du niveau des outils est qu’après la séparation du continent, le climat est devenu plus chaud et la nourriture plus accessible, du coup ce peuple n’a plus eu besoin de maintenir ou développer des outils très sophistiqués pour se nourrir ou se couvrir. Ce principe s’applique à l’industrie également : pour produire, l’industrie a besoin de ressources au sens générique du terme : les hommes avec un certain savoir-faire, les méthodes, la matière première et les machines (le fameux : man, methods, material and machines). Que se passe-t-il quand on décide de faire revenir la production en France ? S’il est possible de faire revenir relativement facilement les méthodes et le machines, trouver les hommes bien formés et surtout le réseau de fournisseurs localement est la partie la moins évidente. Ceci peut rendre le retour de certaines activités industrielles en France tout simplement impossible malgré la baisse drastique du coût de production (via l’automatisation, la baisse des charges ou autres). Les plus difficiles à réintégrer sont surtout les activités qui sont parties il y a longtemps. La décision d’outsourcing est donc une décision de grande importance qui va au delà des enjeux présents. C’est également un gage sur le futur… Illustration sur un exemple chez Apple dans le prochain post.